La place de Bordeaux : le négoce et les courtiers

Le négoce :

On désigne sous le vocable de « négoce » les entreprises commerciales qui ont la charge de l’ensemble des vins de Bordeaux et de les commercialiser tant en France qu’à l’étranger.

Le tissu commercial des clients importateurs, distributeurs, agents commerciaux et revendeurs est unique par son étendue, sa densité et la diversité de ses opérateurs. Ce système de distribution a largement contribué à l’aura et au succès commercial des vins de Bordeaux.

Historiquement implantés dans le quartier des Chartrons, les chais de ces négociants, souvent d’origine anglo-saxonne et scandinave, s’étirent le long des quais de la Garonne. Les bureaux et hôtels particuliers, situés en façade constituent l’un des plus bel ensemble architectural urbain du XVIIIème siècle en Europe. (Cf. Victor Hugo : « Prenez Paris, mêlez-y Anvers, vous aurez Bordeaux »)

Aujourd’hui le négoce assure 70% de la commercialisation globale de la production d’AOC Girondines et 80% en ce qui concerne l’exportation.
Dans l’un de ses rôles essentiels, le négoce régule le marché. Le vin, produit naturel, est soumis aux aléas de la production agricole. Le négoce intervient afin de stabiliser le marché et fidéliser le consommateur.

Cette « machine commerciale » compte environ 400 entreprises dont 200 maisons traditionnelles de négociants-éleveurs. Le secteur reste toutefois très concentré puisqu’une trentaine de maisons – souvent historiques- réalisent 70% du chiffre d’affaires. L’activité du négoce de Bordeaux représentant en 2012 un chiffre d’affaire de 4,2 milliards d’euros. Sur les 113 000 hectares en appellation d'origine contrôlée ou AOC, le vignoble bordelais compte plus de 5000 châteaux et 14 000 producteurs. La production globale est donc de 5,6 millions hectolitres en AOC).

Notons enfin qu’il n’existe pas UN métier mais DES métiers de négociants. On distingue les maisons en fonction du type de vins distribués : crus prestigieux, vins de châteaux, vins de marque, vins génériques…ainsi que par leur réseaux de distribution : les particuliers, les cavistes, « cafés-hôtel-restaurants » (CHR), la grande distribution, l’exportation.

Les courtiers :

L’étymologie du mot courtier vient du grec : « concilier les marchés ».
Selon le syndicat régional des courtiers, « le courtier en vin donne un avis impartial et éclairé sur la qualité d’une récolte et les tendances du marché. »

Le courtier est le lien entre le producteur et le négociant. Il remplit trois missions : faire connaître à chaque partie les conditions de l’autre, conseiller les parties en question, tenter de concilier leurs intérêts éventuellement divergents.

Le rôle du courtier à Bordeaux représente 75% des transactions, soit un poids prépondérant.
On distingue enfin deux types de courtages. Les courtiers dits de « campagne » dont le rôle est d’échantillonner et faire des offres de vins de propriétés ou de vrac au négoce, et les courtiers « en ville » plus spécialisés sur le négoce des Grands Crus du bordelais.