
Situé à l’entrée de la commune de Saint-Julien, ce quatrième Grand Cru Classé est l’un des châteaux les plus iconiques du Médoc. De nombreux propriétaires se succédèrent à partir du XIVème siècle à celui qu’on appelait alors « Château du Médoc » positionnant déjà bien l’importance de ce dernier à l’époque. « Beychevelle » est apparu plus tard provenant d’un hommage au duc d'Epernon. Propriétaire des lieux au XVIème, il était un grand amiral de France en respect duquel les navires passant sur l’estuaire face au domaine préconisaient l’action de « baisser les voiles », « Becha Vela » en gascon. L’avant du bateau illustré sur l’étiquette par un griffon représente lui, le gardien du cratère de vin de Dionysos dans la mythologie grecque.
N’ayant pas de descendant, l’amiral laissera le domaine à la couronne ce qui donnera suite à un démembrement de la propriété d’où naîtront à l’Ouest du domaine les châteaux Branaire-Ducru et Saint-Pierre puis Château Ducru-Beaucaillou au Nord. L’essor vinicole du domaine date de la fin du XVIIème siècle avec l’arrivée de Jean-Pierre Dabadie – premier président de la seconde chambre des enquêtes au parlement de Bordeaux – qui va entamer une replantation dans la vigne suite à de grandes gelées. François-Armand de Brassier prendra la relève familiale de son père - neveu du président Dabadie - en 1740 et c’est sous son égide qu’après un incendie, sera entamé l’édifice de la magnifique chartreuse qui marque encore aujourd’hui l’entrée de Saint-Julien.
Après une saisie comme bien national lors de la révolution, le château sera vendu à Jacques Conte armateur bordelais qui le cèdera 25 ans plus tard à son neveu Pierre-François Guestier négociant en vin, adjoint au maire de Bordeaux, maire de Saint-Julien, député et propriétaire du château Batailley. Le Château sera classé 4ème Cru du Médoc en 1855 avant d’être revendu à la famille Fould qui va hisser ce cru à la renommée que nous lui prêtons aujourd’hui. En 1983 la société GMF va progressivement acheter des parts et agrandir le domaine avant de céder le domaine à la société Castel.
La première entreprise du vin aujourd’hui propriétaire à part égale avec le spécialiste en alcool Japonais Suntory a depuis débuté des travaux d’envergure pour le futur chai destiné à améliorer la sélection intra-parcellaire. Cet outil permettra également de pratiquer la vendange par gravité qui sublimera les futurs millésimes du Château Beychevelle.
Robert Parker a toujours souligné la qualité des vins du domaine comme pour le millésime 2010 où il attribua un 94/100 au cru : « Au nez le Beychevelle 2010 dévoile de doux arômes fruités autour du cassis et de la cerise noire ainsi que des senteurs de sous-bois. D’une pureté impressionnante, il est l’aboutissement d’un travail fabuleux. »
Résultats : 18 vins : ( 9 millésimes / 1 appellation )
Château Beychevelle 2017
4ème Grand Cru Classé en 1855
-
Saint-Julien
94 /100
Wine Advocate93 /100
Wine Spec.