Vins Château Brane-Cantenac - Appellation Margaux - page 2

L’histoire de Brane, blottie derrière la fameuse croupe dont elle porte le nom, mais dont l'étiquette d'or et d'encre brille sur les plus belles tables du monde commence en 1833 avec le baron de Brane. Récent vendeur de Brane-Mouton à Pauillac (devenu Mouton-Rothschild), celui que l’on surnommait alors « le napoléon des vignes » a entièrement restructuré l’ex « Château de Gorce ». Il lui laissa ensuite son nom: « J'ai cru devoir donner mon nom à une création toute mienne. Si le nom de Gorse est justement apprécié à Bordeaux et à l'étranger, celui de Brane ne l'est pas moins. Je désire débaptiser graduellement Gorse, pour le placer sous le patronage de Brane-Cantenac »

Suite à tous ses efforts, le Château est nommé 2nd cru classé au classement de 1855 et prend le surnom de « premier seconds crus ». Après plusieurs décennies de travail et passion, il vendra le château à ses voisins du château d’Issan la famille Roy qui amènera ce cru à concurrencer le château Margaux. A ce niveau de renommée, Brane-Cantenac devient une référence qui amène plusieurs châteaux à privilégier Cantenac à Margaux dans le nom de leur domaine.

Après la 1ère guerre mondiale, un consortium de viticulteurs reprend ce château comme beaucoup de crus, avant de le céder à un de ses actionnaires Léonce Récapet en 1925. Secondé à l’époque par son gendre François Lurton, c’est ensuite son petit-fils Lucien Lurton qui reprit la propriété en 1956.

A une époque où la valeur des domaines avait lourdement chutée, il vit juste de continuer à veiller sur ce bijou que représentait Brane-Cantenac mais aussi d’acheter de nombreux Crus Classés et Crus Bourgeois. En 1992 alors propriétaire de 11 châteaux, il décide de les céder à chacun de ses enfants et c’est Henri Lurton œnologue de formation qui prit la relève à Brane-Cantenac.

Sur de lui, il a rapidement pris la décision d’installer plus de cuves que nécessaire pour étudier minutieusement chaque parcelle et réaliser un assemblage qui ne souffre d’aucune discussion. Selon Henri Lurton « l'histoire de Brane-Cantenac n'est pas liée à une famille, ou à une personnalité, mais à son sol incomparable ». Et c’est donc à ses terres, que Brane doit son grand vin racé, fin comme de la dentelle, aromatique tel un parfum à la violette, qui en vieillissant prend des allures de chasseurs. Robert Parker souligne régulièrement la qualité du cru notamment pour le millésime 2010 où il donna la note de 95+/100 en mettant en avant le caractère du vin "profondément concentré" à la fois "puissant et sublime".